Diversifier son patrimoine pour optimiser son épargne

La diversification est une règle d’or en investissement. Elle consiste à répartir son capital entre différentes classes d’actifs et zones géographiques pour optimiser le rendement tout en maîtrisant les risques. En 2025, dans un environnement économique et politique qui sera certainement marqué par des incertitudes et un regain de volatilité, une approche diversifiée est plus que jamais essentielle.

L’importance de la diversification : une approche patrimoniale

Le graphique ci-dessous rend compte de la performance annuelle de différentes classes d’actifs depuis 2017. Nous observons ici une inconstance claire de l’évolution des classes d’actifs d’une année sur l’autre, illustrée par le fait qu’une classe d’actif donnée peut être la meilleure sur une année puis en bas du classement l’année suivante.

Performances des classes d’actifs (EUR)

Source : J.P. Morgan AM

ME : Marchés émergents

MD : Marchés développés

IG : Investment grade

HY : High yield

REIT : Foncières cotées

Portefeuille (fictif de profil équilibré) : 30 % en actions MD, 10 % en actions ME, 15 % en obligations IG, 12,5 % en obligations d’État, 7,5 % en obligations à haut rendement, 5 % en dette émergente, 5 % en matières premières, 5 % en liquidités, 5 % en REIT et 5 % en performance absolue.

 

Pourquoi diversifier face à ce constat ?

Dans l’objectif de pouvoir optimiser son épargne, il devient évident que la diversification d’une allocation d’actifs est primordiale. Répartir ses avoirs sur les différentes classes d’actifs aura alors pour but de :

  • Lisser la performance : Année après année, les différentes classes d’actifs (et pas toujours les mêmes) apporteront une contribution positive à l’épargne. Celles-ci s’incarneront comme « relai de performance » les uns après les autres afin d’apporter une tendance linéaire à l’évolution du portefeuille.
  • Lisser le risque : La diversification sur plusieurs classes d’actifs permet de réduire l’impact des contre-performances d’un actif donné sur l’ensemble du portefeuille. En effet, on évite la concentration trop importante sur une classe d’actif pouvant subir un choc baissier et on minimise ainsi le drawdown du portefeuille.
  • Se prémunir de l’incertitude : Si l’allocation d’actif peut refléter certaines convictions, il est toutefois impossible de prédire quelle classe d’actifs sera la plus performante chaque année. La diversification permet alors d’assurer une exposition plus ou moins importante à plusieurs actifs qui évite les biais trop importants, tout en assurant des positions sur des classes d’actifs réputées comme résiliente.

Attention, la notion d’horizon de placement, complémentaire à celle de diversification, et tout aussi centrale, est à prendre en compte. En effet, une performance optimale n’est obtenue d’une allocation diversifiée qu’à condition de la conserver plusieurs années.

 

Volatilité et performance sur 10 ans

Sur le graphique ci-dessus, la colonne de droite met en évidence que certaines classes d’actifs, comme les Actions MD (marchés développés), affichent une performance annualisée élevée (+11.6 % sur 10 ans) mais aussi une volatilité importante (13.2 %). À l’opposé, les Liquidités ont une volatilité très faible (1.1 %), mais avec une performance quasiment nulle (+0.1 %).

La diversification permet de trouver un équilibre entre rendement et volatilité.

 

Décryptage des principales classes d’actifs

Actions : le moteur de croissance à long terme

Les actions permettent de capter la croissance économique mondiale, en particulier dans des secteurs de croissance ou répondant à des cycles. Cependant, leur volatilité est élevée liée aux fluctuations des marchés, et les risques de pertes peuvent être importantes à court terme, les actions étant dépendantes à la conjoncture économique globale.

Obligations : le stabilisateur du portefeuille

Considérées comme moins volatiles, les obligations ont historiquement assuré un rôle de solutions défensives. Le gisement obligataire est en plus l’un des plus important en termes de volume, offrant un nombre très important d’opportunités. Mais leur performance reste sensible au risque de taux (baisse de la valeur en cas de hausse des taux d’intérêt), au risque de crédit (défaut de l’émetteur), et à un rendement souvent limité dans un environnement de taux bas.

Immobilier : un actif tangible et protecteur contre l’inflation

L’immobilier est peu corrélé aux marchés financiers. Il offre notamment une protection contre l’inflation, car les loyers augmentent souvent en parallèle, mais il souffre parfois de problème de liquidité (difficulté à vendre rapidement en non coté), et est sensible aux cycles économiques et aux taux d’intérêt.

Produits structurés : des solutions sur mesure pour optimiser le risque

Ces produits permettent d’adapter le profil de risque du portefeuille en fonction des anticipations de marché, mais leur complexité et leurs dépendances aux scénarios de marché requièrent une expertise approfondie. (Pour en savoir plus sur les produits structurés, nous vous invitons à consulter l’article sur ce lien)

 

Les bénéfices de la complémentarité entre ces classes d’actifs

La diversification ne se limite pas à répartir des investissements, c’est une science qui repose sur les cycles économiques. En période de croissance économique, les actions surperforment souvent. En cas de ralentissement ou de crise, les obligations et les produits structurés jouissant de mécanismes de garantie en capital peuvent protéger le portefeuille. L’immobilier, quant à lui, moins volatil, agit comme un stabilisateur, tout en captant l’inflation.

 

En combinant ces différentes classes d’actifs, il est possible d’améliorer significativement le ratio rendement-risque, dit le ratio de Sharpe (mesure de la rentabilité ajustée au risque) :

  • Actions : Haut potentiel mais forte volatilité.
  • Obligations : Rendement modéré mais risque global maîtrisée.
  • Immobilier : Rendement stable avec une faible corrélation aux marchés financiers.
  • Produits structurés : Ajustement précis des risques avec des opportunités sur mesure.

En combinant ces actifs, un investisseur peut maximiser ses rendements tout en réduisant sa volatilité.

Dans un contexte d’incertitudes croissantes, diversifier son patrimoine n’est pas une option mais une nécessité. Nous vous invitons à contacter votre conseiller en gestion de patrimoine afin de faire le point sur vos contrats.

 

Article rédigé par Tanguy Barbaron, Responsable de la Sélection Financière au sein d’Astoria Finance.

Avez-vous aimé l’article ?